Fresque de la mutualisation et de l’économie circulaire

Dans la foulée du succès de la fresque du climat, d’autres fresques ont émergé pour sensibiliser à divers défis actuels et aider chacun·e à en comprendre les tenants et aboutissants: notamment une fresque de la biodiversité et une fresque de l’économie circulaire.

Je vous propose néanmoins celle-ci, préparée pour des ateliers d’entrepreneurs et d’accompagnateurs souhaitant basculer leur modèles d’affaire vers plus de circularité. Fortement inspirée des leçons apprises avec Usitoo (freins, blocages et autres aspects psycho-sociaux), elle utilise une approche de « mutualisation » (et des modèles d’économie de la fonctionnalité) pour réfléchir aux aspects pratiques des initiatives de transition, par-delà l’inspiration « circulaire vs linéaire ».

Son déroulé est prévu en quatre étapes, avec une cinquième optionnelle :

1. Approche personnelle de la mutualisation

Dans cette première partie, les participants scrutent leurs apriori, émotionnels ou rationnalisés, à l’égard de la mutualisation.

Tout d’abord en triant toute une série d’objets dans la matrice suivante:

Les objets à trier :

en fonction de ceux…

…que je possède…que je ne possède pas
que j’utilise 1x tous les 2 ans, voire moins
que j’utilise 1 à 2 x par an
que j’utilise régulièrement

Bien entendu, chacun·e n’ayant pas la même « relation » aux objets, certains objets vont poser question, et lancer des discussions sur ce qui fait que les un·es les positionnent plus à gauche ou à droite, plus en haut ou en bas. L’exercice se poursuit alors avec des aspects plus « serviciels » sur lesquels le même type de discussion peut prendre place en tentant de distinguer ceux que « je mutualise » vs « ceux que je ne mutualise pas »:

2. Analyse des mécanismes d’une économie de la possession

La deuxième partie de l’atelier est alors consacrée à générer une fresque d’une « économie de la possession », i.e. d’une économie linéaire s’appuyant sur diverses ressources relativement bon marché pour produire une multitude d’objets. Sont abordés à ce moment certaines des externalités (perte de biodiversité, changement climatique, mais aussi des conséquences économiques comme la diminution du taux d’emploi, et les aspects humains tels que l’aspiration au bonheur ainsi que la théorie de l’attachement appliquée aux objets).

3. Du linéaire au circulaire

Une discussion peut s’ensuivre autour du modèle foncièrement linéaire de l’économie de ces dernières années tandis qu’un autre modèle est présenté, le modèle circulaire:

Sur celui-ci, il est alors proposé aux participants de découvrir plusieurs concepts ou modèles associés à l’économie circulaire, en s’appuyant sur les descriptifs de synthèse présents au verso des fiches, en allant du recyclage (et surcyclage) à la réparation en passant par le déchet-ressource et l’économie de la fonctionnalité.

4. Forces et obstacles

Le cadre circulaire étant posé, on utilise l’exemple de la mutualisation pour analyse et approfondir les modifications qu’impliquent l’économie circulaire, non pas tant sur l’entreprise qui s’y inscrit, mais dans sa relation avec ses utilisateurs. Changements de comportement, avantages perçus et craintes, le groupe est invité à positionner toute une série de « perceptions » d’un côté ou de l’autre d’une balance soupesant ce qui est négatif vs ce qui est positif pour quelqu’un qui passerait de la possession individuelle de ses biens à une mutualisation de ceux-ci.

Cette partie peut servir de conclusion pour laisser chacun·e repartir avec les concepts et des réflexions sur le fait qu’ « il n’y a pas qu’à » avoir un modèle innovant ou plus vertueux pour convaincre les utilisateurs de se ruer sur sa solution en changeant de comportement.

5. Une approche, plusieurs solutions

Ou l’atelier peut se poursuivre avec une dernière étape pour appréhender la diversité des approches qui tentent de s’atteler à un même problème avec des emphases différentes sur certaines parties de celui-ci, attirant dès lors des publics différents. Les forces et obstacles perçus peuvent ainsi être différents selon que la solution est:

  • Un système d’échange local,
  • Une plateforme Peer-2-peer,
  • Une bibliothèque d’objets,
  • Une loueur « traditionnel »,
  • Un magasin de seconde main,
  • Une bibliothèque avec système de livraison.

Contactez-moi si vous souhaitez en savoir plus ou l’utiliser.